Mon âme que je saupoudre
En coups calculées
Charivari pour l’harmonie
La violence et l’arrêt de la violence
Inscrits dans le temps
ma tête
Elle crie
À la douleur d’être flagellé, à la douceur de vibrer
Je lui donne un nom,
Maya
Pour l’aimer
Elle chante rauque
Les bâtons
Dans ses cheveux de son
Elle gicle
De ses têtes d’hydre rayonnantes hurlantes
Je la prends
Toutes ses nuances
Déclamation étouffée
Et elle continue de geindre pour moi
Au mal du monde et en bruits légers de bouche
Comme on fait aux enfants
Comment concilier cette folie?
On croit qu’il faut de la force et de l’endurance pour frapper et faire sonner une batterie. Il faut plutôt un brin de tendresse, de la confiance. À chaque lancer d’une baguette, même histoire qu’un baiser ou une caresse : l’important est de faire sentir que ce n’est pas une erreur, qu’on ne s’est pas retenu au milieu du mouvement, qu’on n’a pas hésité. Autrement, l’instrument ne répond pas. Il ne vous envoie pas le rebond essentiel, il nie votre tentative. Que le choc soit faible ou fort, la fermeté est nécessaire. Vous ne voudriez pas embrasser du bout des lèvres, les mains dans les poches et les talons cloués ensemble. Il faut saisir, agripper, prendre et transmettre. La subtilité vient avec l’authenticité, et on ne ressent pas les demi-mesures. La peau de Maya, douce et cahoteuse. Elle a faim de vibrer.